ZIRCON

ZIRCON

ZIRC

Mot composé à partir du persan, zircon signifie or et lumière. Ce minéral fait partie des silicates à tétraèdres, Si⁴, isolés (nésosilicates) qui cristallisent, dans le système quadratique, en donnant des formes bitétragonales.

Les cristaux se présentent sous la forme de bâtonnets courts isométriques, plus rarement bipyramidés, incolores, ou le plus souvent teintés de jaune orangé, de rouge ou de vert. L’éclat est adamantin ou vitreux, parfois gras, la cassure est conchoïdale, les clivages sont rares. La dureté est de 7 à 8; elle peut descendre à 6 pour les cristaux qui ont subi une décomposition métamicte (malacon). De même, la densité est de 4,68 à 4,70 et elle peut descendre en dessous de 4 pour les variétés radioactives (malacons, cyrtolites). Minéral non fusible au chalumeau, il n’est pas dissous par les acides.

Pour la composition chimique, la formule donne 67,1 p. 100 de Zr² et 32,9 p. 100 de Si², mais l’on a presque toujours des impuretés: Fe²³, CaO, Al²³, Hf²; dans l’alvite de Kragerø, en Norvège, on a trouvé jusqu’à 22 p. 100 de Hf². On y a détecté des terres rares, et Si² est parfois remplacé par P²⁵. Le remplacement par des éléments radioactifs, qui émettent des rayons alpha, perturbe la matière et lui donne un état métamicte.

On trouve le zircon sous forme de petits cristaux disséminés dans les roches intrusives acides et basiques (granites, diorites, syénites néphéliniques) et, plus fréquemment, en plus gros cristaux dans les pegmatites à composition de granite ou de syénite. On admet, dans ce cas, qu’il est l’un des premiers à se séparer du magma, mais il n’est pas rare de le trouver en élément tardif: associé à des minéraux volatils (apatite, fluorite...), dans des cavités, au sein des basaltes, ou comme résultat d’une pseudomorphose de minéraux d’origine magmatique (riebeckite, amphibole basique...). Le zircon contient souvent des traces de thorium et d’uranium radioactifs. La datation de ces traces de fission permet donc de donner un âge à la formation du zircon et, implicitement, à la roche magmatique qui le renferme.

Minéral chimiquement stable, on le trouve en amas dans les alluvions, où on le récupère à la batée. On l’exploite essentiellement dans des filons où il est associé à d’autres minéraux contenant des lanthanides: Nb, Ta, Th, U (pyrochlore, eschynite...). Les gisements importants se trouvent dans l’Oural, dans le sud de la Norvège, au Brésil, en Australie et à Madagascar.

Les variétés transparentes et bien colorées sont employées en bijouterie. Habituellement, on extrait du zircon le Zr² apprécié pour sa faible conductibilité thermique ainsi que pour son coefficient de dilatation faible.

zircon [ zirkɔ̃ ] n. m.

• 1790; zirkone 1789; altér. de 2. jargon

♦ Silicate de zirconium dont les variétés les plus pures et transparentes sont utilisées en joaillerie. Le zircon incolore imite le diamant.

● zircon nom masculin (altération de l'espagnol girgonça, jacinthe) Gemme naturelle transparente, constituée par du silicate de zirconium, jaune, verte, brune, rouge-orange ou incolore, ou bleu-vert.

zircon

n. m. MINER Silicate naturel de zirconium (ZrSiO 4), très dur, employé en joaillerie.

⇒ZIRCON, subst. masc.

MINÉR. Gemme naturelle transparente, de couleur variable, constituée par du silicate de zirconium, dont une variété rougeâtre (hyacinthe) est particulièrement estimée en joaillerie et dont les variétés incolores sont employées comme faux diamants. Les zircons sont des substances vitreuses infusibles au chalumeau, mais perdant leurs couleurs au feu (...) ce sont les plus pesantes des pierres précieuses (A. PÉRÈS, Pierres et roches, 1896, p. 41). [Tigri-Cohen] frappait d'admiration ses petites camarades en leur montrant des pierres (...) les péridots, les calcédoines (...) et les ambitieux zircons (COLETTE, Gigi, 1944, p. 145).

REM. Zirconite, subst. fém., minér. ,,Variété de zircon`` (DUVAL 1959).

Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1789 [lettre du 25 déc. 1788] fém. (CRELL ds Ann. chim., t. 1, p. 238: M. Klaproth [...] vient d'analyser la zirkones, espèce de pierre précieuse); 1790 masc. (Ann. chim., t. 6, p. 1: l'analyse du zir-kons [sic]). Empr. à l'all. Zirkon, créé en 1783 par le minéralogiste all. A. G. Werner et repris par M. H. Klaproth en 1789, cf. W. METTMANN, Zirkon und Hyazinth ds Rom. Forsch. t. 74 1962, pp. 125-126. La formation de l'all. Zirkon reste obsc., v. W. METTMANN, loc. cit.

zircon [ziʀkɔ̃] n. m.

ÉTYM. 1793; zirkone, 1789; altér. de 2. jargon, de l'arabe zarkūn, du lat. hyacinthus.

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♦ Silicate de zirconium, le plus abondant des minerais de ce métal; il en existe de nombreuses variétés impures et altérées (malacon, alvite, anderbergite, cyrtolite, orvilite, etc.) présentant diverses couleurs. || Les échantillons de zircon les plus purs et transparents sont utilisés en joaillerie : incolore (imitant le diamant); rouge ou orangé; jaune, vert ou gris (⇒ Hyacinthe, 2. jargon).

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DÉR. Zircone, zirconite, zirconium, zirconyle.

Encyclopédie Universelle. 2012.